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samedi 26 septembre 2015

Carnaval

Auteur: Ray Celestin
Titre VO: The Axeman's Jazz
Traduction: Jean Szlamowicz
Edition: Le Cherche Midi
Collection: Thriller
Parution: 14 mai 2015
Pages: 492 pages


Quatrième de couverture: 

Au coeur du Sud profond, La Nouvelle-Orléans, construite sur des marécages en dessous du niveau de la mer, a toujours été aux prises avec tornades, inondations et épidémies de toutes sortes. La nature du sol en fait une cité qui s'affaisse, où les morts ne peuvent être enterrés. Alligators, serpents, araignée hantent ses marais. Nombre de menaces ont toujours plané au-dessus de la ville. Et pourtant...
Lorsqu'en 1919 un tueur en série s'attaque à ses habitants en laissant sur les lieux de ses crimes des cartes de tarot, la panique gagne peu à peu. On évoque le Vaudou. Les victimes étant siciliennes, les rivalités ethniques sont exacerbées. Un policier, Michael Talbot, un journaliste, John Riley, une jeune secrétaire de l'agence Pinkerton, Ida, et un ancien policier tout juste sorti de prison, Luca D'Andrea, vont tenter de résoudre l'affaire. Mais eux aussi ont leurs secrets...Alors qu'un ouragan s'approche de la ville, le tueur, toujours aussi insaisissable, continu à sévir. Le chaos est proche.

Mon avis:

Est-ce que l'année 1888 vous dit quelque chose? Non?! Whitechapel alors? Ah, ça y est, vous commencez à situer. Oui, un des plus célèbres tueurs en série de tout les temps, je parle bien évidemment de Jack l'Éventreur. Jack the Ripper éventra, éviscéra de façon tout à fait démoniaque cinq prostitués, entre le mois d'août 1888 et le mois de novembre de la même année.

Alors maintenant, vous vous transportez outre-Atlantique pour arriver à la Nouvelle-Orléans, trente ans plus tard. Vous visualisez? Alors, pour une fois, je vous demande de remonter un peu et de vous pencher sur la quatrième de couverture, qui est très explicite. Oui, je sais, je suis un peu fainéante aujourd'hui mais j'assume ;-). Là, vous allez me dire "mais quel est le lien avec Jack l’Éventreur?" à vrai dire...aucun, mise à part qu'ils ont tous deux terrorisés des populations entières. Ils continuent, encore aujourd'hui, à titiller l'imaginaire populaire et à déchaîner les passions quant à découvrir, enfin, qui pourrait se cacher derrière le masque de ces monstres.
Au moins huit meurtres sont attribués au Tueur à la Hache, également appelé The Axeman's Jazz (une chanson lui à même été consacrée), entre 1918 et 1919. Selon une lettre qu'il a directement adressée à un journal local, il prétendait d'épargner quiconque écoutait du jazz. Il signait ses crimes en laissant près de ses victimes une carte de tarot.

Il y a beaucoup de choses que j'ai appréciées dans cette histoire.

Déjà, l'auteur se base sur un véritable fait divers. Cela procure la sensation que le fantôme du psychopathe, sur lequel l'histoire est basée, vient encore hanter nos cauchemars.

Le lieu. L'ambiance particulière qui se dégage de la Nouvelle-Orléans est, selon l'image que je m'en fais, unique en son genre, remplie de musique, de mélange ethnique, de mystère et de magie. Ici, les descriptions de la ville sont extraordinaires, jusqu'aux odeurs que l'on arrive à sentir à travers les pages.

Le rythme de l'histoire. Bien cadencé, les chapitres sont courts ce qui nous permet de suivre la progression de chacun des protagonistes les uns après les autres ou en parallèle.

La narration. Elle se veut quasi scénaristique. J'eus l'impression de suivre un film plutôt qu'un livre.
Certaines scènes vraiment peu ragoûtantes, genre vous avez l'estomac légèrement retourné, vous apparaissent devant les yeux comme si vous y étiez. Bon après, ça va hein, ce n'est pas non plus la boucherie permanente, cela reste assez raisonnable.
J'ai effectué quelques petites recherches pour me renseigner sur l'auteur et j'ai découvert que Ray Celestin est scénariste, alors forcément ceci explique cela.

Les personnages. Ils ne sont pas caricaturés, ils sont bien pensés, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs forces et leurs faiblesses, leur détermination, leurs craintes et leurs certitudes.

L'intrigue. Elle prend son temps, elle évolue en rythme suffisant pour nous permettre de bien appréhender les protagonistes et de nous impliquer nous-même dans cette investigation. Je l'ai trouvée en rythme avec son époque. L'originalité du livre tient aussi du fait que l'enquête n'évolue pas selon un seul schéma, mais selon trois. En plus de vouloir découvrir le fin mot de l'histoire, nous avons envie de savoir qui va parvenir à résoudre cette affaire.

La petite note fantaisiste de Ray Celestin. Il a fait de Louis Armstrong un des principaux protagonistes et je ne sais pas, cela a fait flotter un petit air de jazz omniprésent et bien plaisant tout au long de l'histoire.

Carnaval ne se contente pas d'être un thriller prenant, c'est un thriller historique qui nous permet de nous fondre dans la Nouvelle-Orléans des années 20', de découvrir les problèmes de ségrégation raciale, de l'impacte de certaines croyances et des craintes qu'elles peuvent susciter à cause de leur mauvaise connaissance, de la rivalité ethnique, de racisme, d'intolérance, de l'emprise de la mafia ainsi que les guerres de pouvoirs et de manipulations qu'elle engendre.

Ce livre original m'a fait passé un très bon moment de lecture et de détente.

vendredi 11 septembre 2015

L'Appel du Coucou


Auteur: Robert Galbraith
Titre VO: The Cuckoo's Calling
Traduction: 
Édition: Le Livre de Poche
Collection: Policier / Thriller
Parution: 15 octobre 2014
Pages: 696 pages
Prix: 8.30 Euros

Quatrième de couverture:

Lorsque le célèbre mannequin Lula Landry est trouvée morte, défenestrée, dans un quartier chic londonien, l'affaire est vite classée. Suicide. Jusqu'au jour où John Bristow, le frère de la victime, frappe à la porte du détective privé Cormoran Strike. Cet ex-lieutenant de l'armée, revenu d'Afghanistan amputé d'une jambe, est au bout du rouleau: sa carrière de détective est au point mort et sa vie privée, un naufrage. Aidé par une jeune intérimaire finaude, virtuose de l'Internet, il reprend l'enquête. De boîtes de nuit branchées en palaces pour rock stars, Strike va passer de l'autre côté du miroir glamour de la mode et du people pour plonger dans un gouffre de secrets, de trahisons, de manœuvres inspirées par la vengeance.

Mon avis:

Troisième tentative, troisième style littéraire différent et cette fois c'est officiel, Madame Rowling je vous aime. Oui, je vous aime d'amour...tout du moins, vos récits! Je pense ne rien vous apprendre en vous disant que l'auteur qui se cache derrière le pseudonyme de Robert Galbraith  est en fait la Grande, l'Immense J.K. Rowling.

Vous aimez les bonnes intrigues à l'anglaise ? Vous aimez les enquêteurs charismatiques, marginaux et singuliers ? Vous aimez les duos à la Sherlock et Watson ? Je crois que ce roman est fait pour vous.

Fils irlandais illégitime d'une rock-star, ancien lieutenant de la police militaire britannique, Cormoran Strike est marqué par les stigmates de la guerre. Reconverti en détective privé, sa vie professionnelle est au point mort tout autant que sa vie privée qui part à vau-l'eau. La banqueroute le guette, ses créanciers commencent à s'impatienter, le gouffre s'agrandit.
Un matin, une jeune intérimaire, Robin, frappe à sa porte alors qu'il ne l'attendait pas. Un client également. Enfin! John Landry, avocat de son état, missionne notre détective pour enquêter sur le décès de sa sœur, mannequin vedette international, morte par suicide selon l'enquête officielle quatre mois plus tôt.
Cormoran s'attèle à la tâche avec une détermination sans borne afin d'éclaircir cette affaire.

Que vous dire de ce roman ? C'est du très très bon. Je pense que vous l'aurez compris (si si, c'est indiqué un peu plus haut à droite).

Déjà, j'ai adoré la personnalité de notre détective. Introverti, pudique, cérébral, entier, il est le genre de personne qui vous met à nu par son simple sens de l'observation et de déduction. Il n'est pas du style à se dévoiler. Il y a juste un moment où, ayant un peu trop abusé de l'alcool, il devient un peu plus loquace concernant sa vie privée. Et franchement, ce passage, je l'ai trouvé extraordinaire. C'était touchant, émouvant et drôle. J'étais pleine d'émotions de voir cette armoire à glace, que l'on s'imagine imperturbable, être en souffrance et laisser ses émois sortir malgré lui.

Avec Robin, ils forment un duo parfait. Une équipe totalement en osmose. Ils sont tellement complémentaires que la communication se fait à demi-mot. Robin est l'assistante que tout patron rêverait d'avoir et sincèrement, petit aparté, je devrais prendre exemple sur elle professionnellement  parlant ;-). Bref, bref, bref, revenons à nos moutons, je m'égare.

J'arpentais la cité de Londres au travers des pages. Je m'imbibais de son atmosphère si particulière que j'aime tant. Je marchais dans chaque rue, je traversais chaque quartier comme si j'y étais. Je m'imprégnais du moindre détail, je me délectais de toutes les descriptions. Mon petit cœur n'arrêtait pas de battre et je ressentais les papillons dans mon ventre à chaque pas posé dans cette capitale absolument unique.

Par contre, l'envers du décors du monde dans lequel nous sommes ici plongés, empli de strasses et de paillettes, nous est joliment jeté à la figure. Alors, pour tous ceux qui croient encore en cette belle utopie, je vous laisse déguster sans modération toute l'hypocrisie, les manipulations, les jalousies, les destructions corporelles et spirituelles qu'engendre cet univers qui, personnellement, me donne des hauts le cœur. Les beaux quartiers renferment parfois les pires esprits.

L'enquête est finement menée, tout protagoniste nous paraît suspect, notre esprit se retrouve par moment bien embrouillé. De mon côté, je pars toujours du principe que le coupable est celui que l'on soupçonne le moins, alors au bout d'un moment j'ai eu une petite idée sur ce qui a pu se produire, puis je ne fus plus sûre de rien.

Je ne vous reparle pas de l'écriture parfaite de l'auteur au risque de paraître un peu trop instante sur le sujet...

Les férus de ce genre littéraire vous diront peut être le contraire, mais si vous êtes comme moi, que vous aimez vous lancer dans un polar avec parcimonie, je ne peux que vous conseiller L'appel du Coucou. Ce livre reprend les bases classiques du genre. C'est un vrai délice de se lancer dans cette enquête bien pensée, qui vous tient en haleine jusqu'au bout et qui ne se contente pas de suivre son fil conducteur mais creuse également une belle psychologie des personnages. Un roman policier so British comme je les affectionne !